dimanche 25 octobre 2009

samedi 24 octobre 2009

jeudi 22 octobre 2009

Brassens in memoriam

"Quand Brassens est mort, je n'ai pas honte de l'avouer à quarante ans passés, j'ai pleuré comme un môme. Alors que quand Tion Rossi est mort, j'ai repris deux fois des nouilles"
Pierre Desproges



Pour changer en amour notre amourette
Il s'en serait pas fallu de beaucoup
Mais, ce jour-là, Vénus était distraite
Il est des jours où Cupidon s'en fout

Des jours où il joue les mouches du coche
Où elles sont émoussées dans le bout
Les flèches courtoises qu'il nous décoche
Il est des jours où Cupidon s'en fout

Se consacrant à d'autres imbéciles
Il n'eu pas l'heur de s'occuper de nous
Avec son arc et tous ses ustensiles
Il est des jours où Cupidon s'en fout

On a tenté sans lui d'ouvrir la fête
Sur l'herbe tendre, on s'est roulés, mais vous
Avez perdu la vertu, pas la tête
Il est des jours où Cupidon s'en fout

Si vous m'avez donné toute licence
Le cœur, hélas, n'était pas dans le coup
Le feu sacré brillait par son absence
Il est des jours où Cupidon s'en fout

On effeuilla vingt fois la marguerite
Elle tomba vingt fois sur "pas du tout"
Et notre pauvre idylle a fait faillite
Il est des jours où Cupidon s'en fout

Quand vous irez au bois conter fleurette
Jeunes galants, le ciel soit avec vous
Je n'eus pas cette chance et le regrette
Il est des jours où Cupidon s'en fout

mardi 20 octobre 2009

Neruda

Une nouvelle fois merci à Isabella, qui est une source précieuse de liens poétiques!

jeudi 8 octobre 2009

Passantes

L'amie d'une amie a posté ce lien vers le texte de Garcia Marquez, 'L'Avion de la belle endormie' (?) que je découvre et trouve magnifique : '

Du coup, m'a fait penser à Brassens, Les Passantes,
- version en duo avec Maxime Le Forestier et un couplet en plus et sous-titrée en anglais:
http://www.youtube.com/watch?v=nvmwmuycrDs

- version d'origine:

http://www.youtube.com/watch?v=l4Q7urIVYAE

- version italienne (!):
http://www.youtube.com/watch?v=XFT29VuKLkw&feature=related


Ce qui du coup me fait penser à Baudelaire, plus nerveux néanmoins, dans Tableaux Parisiens:
A une passante
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit! -- Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être!
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais!

Ce qui.... Ben non, là, ça ne me fait plus penser à rien. Mais je vais y songer !

mercredi 7 octobre 2009

Et Dido

Je dédie ce lien à M. Ferrand, dont les cours sur Virgile, il y a 25 ans, m'ont soudain révélé que le latin était une langue, et la traduction une quête.
"ET DIDO.... Vous le sentez, là, le mot molos ? ça pèse, c'est lourd, elle est malheureuse, là, Didon."




http://www.youtube.com/watch?v=3FIRDl1OpC0


samedi 3 octobre 2009

L'Homme de hasard

Je suis en train de découvrir Yasmina Reza, que sans raison j'avais mentalement cataloguée comme auteur mondain. En fait, j'aime beaucoup. Un petit air de Nathalie Sarraute dans Pour un oui, pour un non (aaah, joué par Trintignant et Dussolier, quelle merveille!), cette faille des êtres et des relations, où chacun se démmerde comme il peut avec sa vie, entre aspirations contradictoires. Avec toujours ce petit quelque chose à sauver même chez les moins spontanément attirants.

Extrait de L'Homme de hasard :

(Contexte grossièrement résumé: Dans un train, un écrivain se laisse porter par ses pensées, sur la vie et sur son oeuvre. En face, une femme se laisse porter par ses pensées, sur sa vie et sur un auteur qu'elle aime : lui. Elle avait commencé la lecture de son livre, mais doit-elle le sortir pour continuer sa lecture, avec l'auteur en face? comment engager la conversation ? ou pas ? Je saute direct au passage final:)

-- (Lui:) Vous ne voulez pas me parler de ce livre ?
-- Puis-je vous en parler sans l'avoir terminé ?
-- Oui. La fin, vous le savez, est sans importance.
-- Eh bien... le livre me dit la même chose que cette photo de Prague au-dessus de vous... Il me donne, une fois de plus, la nostalgie de ce qui ne se déroule pas.
La nostalgie de ce qui pourrait être.
Est-ce qu'il parle d'autre chose ?
-- Vous ne trouvez pas irritant ce ressassement?
-- Si. Je ne lis jamais sans être irritée.
C'est un écrivain profondément irritant.
-- Ah oui.
-- Vous aussi vous êtes irrité.
-- Oui, oui, irrité, très irrité.
Vous allez à Francfort?

(Un temps.)

-- C'est un écrivain irritant et, à mon avis, assez mineur. Vous avez tort de vous y intéresser.
-- Irritant oui. Mineur non.
Tout ce qu'on aime est irritant.

[...]
Vous n'avez pas le droit d'être amer.
En vous lisant, il y a eu mille instants comme des éternités. Et s'il faut que je me montre à la hauteur du diable qui m'a déposée dans ce compartiment, je dois vous avouer que je vous ai aimé follement et que dans une autre vie -- pour ne pas vous gêner -- je me serais envolée pour n'importe quelle aventure avec vous...
(Il rit.)"