vendredi 30 mars 2012

Excellente Initiative

L'INALCO, qu'on ne présente plus, fait partie d'un des projets IDEX retenus, comme celui de l'Université de Toulouse, dans la vague de cette année. Une partie de ses personnels vient de rendre publique une lettre ouverte, qui à quelques détails près résume très bien les processus à l'oeuvre dans l'enseignement supérieur depuis Bologne. De façon frappante, non seulement la logique qui sous-tend l'IDEX-Paris-Sorbonne est la même qui sous-tend celle de l'UNITI (Toulouse), mais les mêmes griefs se font jour sur la manière opaque et anti-démocratique dont a été façonné le projet...
http://idex-inalco.blogspot.fr/2012/03/la-disparition-des-langueso-dans-lidex.html

Etonnant, non ?

dimanche 25 mars 2012

Presse d'information?

Alors que pendant une semaine on nous a, notamment sur les chaînes d'information continue, abreuvés d'images en boucle et d'informations plus ou moins approximatives sur les "tueries de Toulouse", alors que lundi soir, rue Dalou, habitants du quartier venus déposer en silence des fleurs devant le collège-lycée où se recueillaient proches et familles des victimes, nous avons dû esquiver à chaque instant des hordes de journalistes (j'ai moi-même refusé de parler à un journaliste espagnol et un journaliste danois), ce soir peu d'images de la marche silencieuse de 6.000 personnes à Toulouse (chiffres de la police) qui se terminait devant le collège-lycée. Sans doute pas télégénique, cette foule silencieuse d'anonymes de toutes origines et confessions, athés compris, de tous âges, sans banderoles ni mots d'ordre, en ces temps de campagne électorale... Pour une fois, TF1 et France2 ont fait un peu mieux que leurs concurents du câble. Mais seule l'édition nationale de France3, dans son 19-20, ont donné la parole aux personalités qui menaient le cortège, on montré l'imam de Drancy en larmes, lui ont donné la parole -- sobre, juste --, ont retransmis les mots du Grand rabin de France, rappelant que l'on pleurait des victimes et pas seulement des victimes juives, rappelant, aussi, que les premières victimes des djihadistes sont le plus souvent des musulmans.
Sans doute, en ces temps où la mode est au communautarisme, ces propos sont-ils trop compliqués pour les cerveaux formatés des journalistes, ou les pensent-ils trop compliqués pour les petits cerveaux de leurs auditeurs. Sans doute, à l'heure où l'on reproche aux "musulmans modérés", sans trop savoir ce que l'on met sous cette étiquette, de ne pas assez s'exprimer, les propos de l'imam de Drancy sont-ils complètement hors-sujet.
Bien sûr, à ses côtés, on aurait aimé voir tous les notables de CFCM -- mais Toulouse est bien loin de Paris, et ils savent sans doute que les caméras ne s'y déplacent vraiment que pour les fusillades, tellement plus vendeuses à la télé. On n'ose imaginer, bien sûr, que leur absence pourrait avoir un lien quelconque avec le fait que la politique actuelle, communautariste bien plus que républicaine, surfant sur les peurs, est aussi celle qui a conduit à la constitution du CFCM en son état actuel.

mercredi 21 mars 2012

"il est temps que ces criminels arrêtent de revendiquer leurs actes terroristes au nom de la Palestine et de prétendre défendre la cause de ses enfants, qui ne demandent qu'une vie décente, pour eux-mêmes et tous les enfants du monde".
Salam Fayyad, 1er ministre de l’Autorité Palestinienne, aujourd’hui, en réaction aux événements de Toulouse.

lundi 19 mars 2012

Tristesse et dégoût

Ce matin, à l'heure où l'on accompagnait mon fils à l'école, un homme tirait sur des enfants, à 800m de là, devant une autre école, juive celle-là. Parmi les élèves, le fils de ma buraliste, la nièce de ma fleuriste, les collégiens que je croise à la boulangerie, achetant des bonbons après la classe.
Le même homme, semble-t-il, en quelques jours, a tué Abel Chennouf, 24 ans, Mohammed Legoud, 26 ans, Ibn Ziaten, 30 ans, militaires à Toulouse et Montauban; trois enfants Arieh Alexander ben Eva Hava Malka, Gabriel Isakhar ben Eva Malka et Myriam bat Yaacov (3, 6 et 8 ans) et le père de deux d'entre eux, Yonathan Refael Armand ben Chlomo, professeur au collège Ozar-Hatorah de Toulouse; et grièvement blessé Loïc Liber, 28 ans, militaire guadeloupéen, Montauban, et un lycéen d'Ozar-Hatorah.
A l'école de mon fils, où les élèves étaient confinés pendant les récréations, les maîtresses ont su trouver des mots simples et justes pour leur parler de la tuerie. Mais comment expliquer le racisme et la haine meurtrière à un enfant ? Ce soir, mon fils avait beaucoup de questions, et a eu du mal à s'endormir. Je pense que ses copains, Clément, Sami, Bénédi, David, Hugo, auront eu, eux aussi, du mal à s'endormir. Les enfants d'Ozar-Hatorah, eux, auront du mal beaucoup plus longtemps.