mardi 2 novembre 2010

mardi 12 octobre 2010

Fleurs de ville

Chicago River, 10 octobre 2010
Copyright Anne Dagnac 2010

mercredi 22 septembre 2010

Le jour où jamais

Avec un amour éternel pour l'écriture de Georges Brassens -- et une pensée malicieuse pour Sophie.

samedi 18 septembre 2010

T'chio Fakir

Des petits picards qui disent drôlement bien les choses... Sur les retraites, la sécu, le service public et le CNR:
http://www.fakirpresse.info/articles/352/la-revanche-des-collabos.html

vendredi 20 août 2010

Adieu, Mme McNeal

Avec un peu de retard, vacances oblige. J'avais déjà posté des extraits du Rebelle de King Vidor (The Fountainhead), mais c'est un si beau film, et l'image que je garderai à jamais de Patricia McNeal. Il paraît que le film a été un échec commercial. Franchement!



jeudi 12 août 2010

Thanks to UNO

L'ONU n'est pas toujours une institution des plus efficaces ni des plus honorables, mais là, je lui tire mon chapeau !Et au rythme où ça va, je risque d'être bientôt pour une intervention des casques bleus...
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/08/12/des-experts-de-l-onu-critiquent-les-projets-francais-sur-les-roms-et-les-etrangers_1398455_3224.html#ens_id=1389596&xtor=RSS-3208

Tiens, une lecture extrêmement utile sur le génocide des Roms (peuple doté d'un drapeau mais pas de nation géographique, quel beau symbole...) pendant la 2nde guerre mondiale, avec rappel précis des lois françaises à cette époque et de sa politique à l'égard des "gens du voyage" et des réfugiés tsiganes : Auzias, C. Samudaripen, Le Génoncide des Tsiganes. L'esprit Frappeur. 1999

Et un point sur les Roms en Europe :
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/07/GESLIN/16065

Tenez bon, primos: quelques payos estiment que si l'on voit les Mercédès qui tirent certaines caravanes-pailles, c'est qu'il est moins commode de voir des yachts tirer les poutres des hôtels particuliers du XVIème arrondissement.

vendredi 9 juillet 2010

Ang Lee - Lust, Caution

C'est fou le nombre de films que je découvre avec un total décalage dans le temps... Et comme je ne suis plus l'actualité cinématographique, je ne suis plus pré-formatée par les critiques positives ou négatives diverses. L'inconvénient, c'est que je dois aussi rater beaucoup de films splendides. Mais, bref, j'ai adoré celui-là. Où comment une ordure lucide a failli être sauvé de lui-même par le désir qui le mène à un amour dont il n'est pas à la hauteur. En gros, et en très mal dit. Et je n'essaie même pas de résumer aussi mal le parcours de "Mme Mai". Après tout, mieux vaut voir le film.

mercredi 7 juillet 2010

Courage, fuyons!

Je viens de voir pour la première fois ce petit film d'Y. Robert -- frais, visuellement daté, mais charmant -- sur le bonheur, les apparences et la lâcheté. Deneuve y est craquante et Jean Rochefort parfait, comme d'hab.
"On ne vit qu'une fois. Et encore..."


mercredi 23 juin 2010

Viva Espana

Le "way of life" (manera de vivir?) espagnol, ou plutôt, la sociabilité espagnole, a vraiment pour moi une familiarité réconfortante. Comme s'ils avaient réussi à garder intact une part de ce que nous avons perdu.

samedi 19 juin 2010

Compagneros, compagneras

Hier soir, cours de salsa génial. Promis, un jour, on dansera comme ça !



Pour le reggaeton, on s'entraîne... Pour l'instant, le plus dur, c'est de tenir plus de 2 mns sans contracture dans les cuisses :)

vendredi 18 juin 2010

18 juin

Sarkozy honorant de Gaulle, cela fait ricaner. Ecoutons plutôt un Compagnon de la Libération, même si le 18 juin 1940, il avait déjà décollé pour Londres. C'est meilleur pour le moral.





Je vous conseille aussi l'Appel du 1er mai sur Petite Anthologie pour les bons et mauvais jours.

jeudi 17 juin 2010

La Joie de vivre

Le son est mauvais, mais j'aime cette version, et le beau visage de Barbara seule au piano.

mardi 15 juin 2010

Saudade argentine

Pendant des années, j'ai écouté intensément la bande originale de ce film -- en fait, jusqu'à ce que mon lecteur de cassettes rende l'âme. Et je n'ai jamais vérifié si la BO était sortie en CD. Il est grand temps que je m'y mette :)
Quant au film, c'était pour moi, comme le dit un commentaire de YouTube, "un pelliculon" (désolée, pas de o accent sur mon clavier).



lundi 14 juin 2010

Calexico

Entendu ce matin à la radio; ça me plait bien.

dimanche 13 juin 2010

Champions

Oui, l'Afrique du Sud a des champions plus intemporels que nos amis les footballeurs. Et des clics plus fascinants que le son des vuvuzelas.

mardi 8 juin 2010

Baile 2

More baile, thanks to Bedros. So many different styles, and all so beautiful...



lundi 7 juin 2010

Cante

Et por siguiriyas, Diego Clavel me donne toujours le frisson...
Je l'ai vu deux fois sur scène, dont une au foyer rural d'un bled andalou, les deux fois j'ai fini la bouche ouverte, tous les poils hérissés et les larmes aux yeux.
En vidéo, c'est déjà pas mal.

Baile

Quoi qu'elle fasse, le mélange de présence, de théâtralité désinvolte et d'économie de moyens de Concha m'épate. Toujours et toujours.

vendredi 4 juin 2010

Bouts de papier (2)

Mais je me sens bien plus proche de celle-ci, de Stefan Zweig:
" J'ai personnellement plus de plaisir à comprendre les hommes qu'à les juger."

mardi 1 juin 2010

Bouts de papier

Retrouvé cette phrase, lue je ne sais où:
" Il était de ces âmes veules, dont le vide transformait invariablement l'or en boue."

jeudi 27 mai 2010

Miroirs

Vu hier le dernier Kiarostami, magnifique, drôle et objet cinématographique déstabilisant: où est le vrai? où est le faux? Le regard qu'on pose sur eux peut-il transformer une oeuvre, une histoire? Miroirs, reflets, copies ...
Deux scènes-clés ci-dessous: le départ en voiture vers l'inconnu(il y a des plans avec des jeux de reflets, emblématiques du film, qui ne sont pas dans l'extrait, hélas) ; la discussion avec la serveuse italienne, dont le regard fait basculer le film vers une autre histoire.
Et une que j'aime bien, car j'y vois toute l'espièglerie discrète de Kiarostami -- où comment détourner le rôle d'une église.


samedi 22 mai 2010

(Tres Tristes ?) Tigres del Norte

Pour marquer la visite du président mexicain aux Etats-Unis. Se disait-il cela pendant les réjouissances officielles ?

jeudi 20 mai 2010

KCL, fin d'un épisode

Finalement, le département de philo de King's College ne mettra pas ses enseignants-chercheurs à la porte:
http://normblog.typepad.com/normblog/2010/05/kings-college-update.html
Là. Et pour l'instant.
Encore une fois, en Europe, les déficits ont bon dos. Encore une fois, la financiarisation de l'économie sert de prétexte aux politiques pour mettre à bas les valeurs sociales auxquelles nous croyons. Chez nous, sous l'affichage du "progrès", de la "modernité", de "l'adaptation aux besoins de la société" (lesquels???), on défigure la raison d'être de l'Université, on entérine des cursus de formation des futurs enseignants et des futurs chercheurs au contenu de plus en plus inepte.
Jusqu'à quand?

vendredi 14 mai 2010

ça y est Pollet, j'ai enfin pu voir In The Mood for Love autrement qu'en chinois non sous-titré! La musique et le montage, chorégraphique, sont envoûtants. La démarche presque dansante de Mme Chan s'éloignant dans la nuit est une image inoubliable. C'est un beau film infiniment triste...
Pour 2046, j'attendrai de trouver une version dont mon lecteur accepte de lire les sous-titres :)

samedi 8 mai 2010

Carmen, que gracia !

Pour la grande Carmen Maura.




mercredi 5 mai 2010

Sauver quoi?

Je l'avoue, la Grèce a du mal à avoir toute ma sympathie. Quand le "berceau de la démocratie" devient quelques siècles plus tard un pays où le sport national consiste à éviter de payer ses impôts, on a un peu de mal à s'apitoyer sur le fait qu'il sera une victime exemplaire des marchés et du libéralisme -- individualisme pour individualisme...
Sauf que. Sauf qu'on nous fait passer la politique de rigueur, de maîtrise budgétaire, d'euro fort, de réduction du service public, pour une super bonne nouvelle: la Grèce et l'Europe seront sauvées ! (Reportage sur France 2 l'autre soir: voyez comme la Suède a su gérer sa crise: ils ont supprimé un fonctionnaire sur deux et les bureaux de poste ont disparu, maintenant, on va chercher son courrier dans les épiceries. Applaudissez, brave gens! ). Vivement que l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la France fassent pareil!
Et là, merde. Pas sûr qu'on ait envie de sauver cette Europe-là et cette politique-là, qui engraisse les spéculateurs et sacrifie l'éducation, la santé, la vie sociale telle que nous les concevons. Pas envie que la Grèce serve d'accélérateur à des politiques On préfèrerait sauver une Europe où les Grecs paient leurs impôts et où les impôts, au service du peuple, servent à construire une société plus sympathique. Plus latine ?

jeudi 29 avril 2010

Les jolies agences

Résumons: la Grèce est dans la merde, un peu de sa faute, un peu pas. Nous avec, par la même occasion, puisqu'on détient une part de ses créances (enfin, pas directement moi: je ne suis pas banquière; mais pas mal contribuable, quand même).
Donc, les agences de notations baissent sa note (ou celle de sa dette) de BBB à BB (non, pas initial BB!).
Donc, la Grèce est encore plus dans la merde (nous aussi, et peut-être plus directement moi, car nos pauvres banquiers et leurs actionnaires vont encore avoir besoin qu'on les aide à faire face à leurs fins d'exercice difficiles; vous me direz, moi, quand je suis dans le rouge en fin de mois, tout le monde s'en fout que mon banquier me prélève des pénalités exorbitantes). Se sortir de la merde va lui coûter plus cher, donc va l'enfoncer dans la merde (tiens, ça me rappelle un peu mon banquier et mes fins de mois).

Donc, nous attendons avec impatience les notations des équipes de recherche par l'Aeres.

Invita invitum

Petit clin d'oeil à Soph -- et à nos ex-étudiants de CAPES de Nantes, qui n'auront pas, j'espère, gardé une dent contre le grand Racine :)

jeudi 1 avril 2010

Déglaçage de mamouth

Tiens, voilà-ti pas que notre Allègre dégraisseur de mamouths a encore frappé: après la Soufrière en 1976, où, déjà, il balayait sous le tapis les analyses de l'équipe de Tazieff à des fins fort plausiblement politiques, il nous publie un livre contre les craintes de réchauffement climatique, en "adaptant" joyeusement, à des "fins éditoriales", des données scientifiques sérieuses. Décidément, il préfère la politique à la rigueur scientifique -- et vu ses exploits en politique, ce n'est peut-être pas plus mal pour la science de se passer de ses services...
http://www.lepost.fr/article/2010/04/01/2015221_claude-allegre-le-climato-sceptique-qui-ligue-400-scientifiques-contre-lui.html#xtor=RSS-30
Ironie de l'histoire: en 1976, il jouait le rôle du catastrophiste en appelant au principe de précaution, aujourdh'ui, il pourfend les catastrophistes en "s'appuyant" sur des résultats scientifiques mal digérés...
Ironie 2: son vieil ennemi Tazieff, n'était-il pas sceptique sur le rôle du CO2 dans le réchauffement climatique ?

mercredi 24 mars 2010

Déductions, mais pas d'impôt

Glané sur le mur Facebook de quelqu'un d'autre, cet Aznavour que je ne connaissais pas.

"Ecouter le message des électeurs"

Ils étaient touchants (??) les porte-parole de notre majorité présidentielle, dimanche soir, sur les plateau de télé, à commenter les résultats de leur non-victoire* électorale.
Ils en pleurnichaient presque (de façon très intériorisée, certes), sur le mode "les électeurs sont ingrats, après tout ce qu'on a fait pour eux!" inauguré il y a quelques temps par une candidate aux présidentielles. Visiblement, ils répétaient tous le même plan de communication, sur le thème: "Ces élections ont eu lieu dans un contexte économique très difficile pour nous... bla bla bla... crise mondiale.... Ils nous ont sanctionné alors que la France a mieux résisté à la crise que ses voisins." Sous-entendu, bien sûr,"grâce à nous".

Bizarrement, les français, votants ou abstentionnistes, n'ont pas l'air d'avoir la même lecture qu'eux de la situation. D'abord, pour beaucoup, "mieux que les voisins, na na na na nère", ça leur fait une belle jambe car ça ne change rien à la difficulté de leur situation et à leur désespoir, même si visiblement ça fait du bien à l'ego de nos ministres ravis de pisser plus loin que leurs confrères. Et puis (sont-ils bêtes!), beaucoup se tiennent le raisonnement suivant:
Quels sont les voisins qui ont le plus souffert de la crise, à part les grecs, dont ici on ne sait pas grand chose ? Les irlandais, les islandais, les anglais. Bref, ceux qui se sont lancés avant nous et avec un enthousiasme tout sarkozyien dans le modèle économico-social de capitalisme financier et de dé-régulation que notre majorité essaie d'implanter chez nous parce que c'est ça qui rend moderne et compétitif et vachement mieux dans l'économie mondiale.
Donc, concluent-ils dans leur grossière naïveté, si la France a mieux résisté, c'est parce que notre gouvernement n'a pas eu le temps d'aller aussi loin qu' eux. Qu'elle a été protégée par cet affreux modèle archaïque et dépassé issu du Conseil National de la Résistance (services publics forts, politique économique d'investissement et de régulation des marchés, grands organismes de recherche non soumis aux fluctuations des modes, etc.) que Sarkozy et ses copains n'ont pas encore réussi à démanteler tout à fait. Et qu'au lieu de copier les voisins, on ferait mieux de réformer en gardant nos valeurs de base. Un analyste superficiel et écervelé pourrait même se dire que des électeurs de l'UMP tendance, disons, séguinistes ou "gaullisme social", ont fait le même raisonnement et en conséquence se sont abstenus (z'allaient pas voter pour Dani-le-rouge, faut pas pousser!); que d'autres, de tous poils, se sont dit que si l'Europe c'était copier les-dits voisins, Le Pen, il avait pas tort de critiquer l'Europe -- et d'autres encore, avec un point de départ identique mais une conclusion différente, que Les Verts et certains politiques de gauche, ils n'avaient pas tort de dire qu'il fallait de l'Europe mais pas alignée sur les islandais, les anglais etc.
Bref, la crise et son air-bag français les a convaincus que la politique de la majorité, c'était le problème et pas la solution. Les électeurs sont bêtes, aveugles, incultes, ingrats.
Et peut-être même influençables: ont leur a demandé de réfléchir sur l'identité nationale pour la revivifier. Bêtement encore, ils ont donc repris ce qui est supposé la synthétiser: "Liberté, Egalité, Fraternité". Et se sont dit que "égalité" et "fraternité", ça n'avait pas grand chose à voir avec "compétition", "maillon faible", "je vous emmerde", "s'ils crèvent c'est qu'ils sont nuls", "je vais pas payer des impôts et renoncer à ma Rollex pour aider ceux qui galèrent, ces profiteurs".
Bref, y'a du boulot.

lundi 22 mars 2010

Satisfactions du week-end

Bon, ben tout n'est pas catastrophique... Certains week-ends me procurent des satisfactions toutes personnelles, comme celles-ci:
1) Barack Obama non seulement a fait un beau discours mais a réussi à faire passer sa réforme du système de santé américain (allez, Européens, encore un peu de patience: dans une quinzaine d'année, nos leaders finiront par comrpendre que casser le nôtre n'était pas une si bonne idée...)
2) Valérie Pécresse s'est pris une belle défaite électorale. Y'a pas à dire, après avoir supporté l'an dernier sa litanie de conneries et de contre-vérités sur l'Université, assénées avec la plus belle mauvaise foi condescendante, ça fait plaisir. Et Xavier Darcos giclé du gouvernement aussi, et pour des raisons à peu près similaires.
3) La région Midi-Pyrénées avec un record national de votes à gauche (67,77%, et presque 73% en Ariège), pour une liste où figurent pas mal de gens bien, c'est très agréable aussi.
4) Mon prunus est en fleurs et ma glycine en boutons. Le temps des cerises approche :-)

mardi 16 mars 2010

Adieu M. Ferrat

La belle tête et la belle voix de Jean Ferrat, dans une chanson où, par son histoire familiale, il savait de quoi il chantait:


lundi 8 mars 2010

Slow food/ Fast food

Votre bouffe universitaire, vous la préférez à l'anglaise ou à l'américaine ?

http://www.dailyprincetonian.com/2010/02/16/25167/

samedi 20 février 2010

Barbara à jamais

Barbara ne reviendra plus, mais pour moi, elle n'est jamais vraiment partie...


samedi 13 février 2010

Le petit Timonier et son Ministre

"L'oeuvre de l'artiste chinoise Ko Siu Lan détournant un slogan du candidat Nicolas Sarkozy a été raccrochée samedi sur la façade de l'Ecole des beaux-arts de Paris, sur ordre du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand. "
Tiré de:

http://actualite.aol.fr/les-bannieres-de-lartiste-chinoise-flottent/article/2010021313050056416554

vendredi 12 février 2010

Moi Grand Timonier Français ?

Trouvé sur Télérama.com
(scandale: je copie ! un lien ne serait pas assez parlant)

Une artiste chinoise censurée… à Paris
LE FIL ARTS ET SCèNES - En France, il est interdit d’accrocher les mots “travailler”, “gagner” “plus” et “moins”, sur une façade. Comme a pu le constater, effarée, une jeune artiste chinoise, Siu Lan Ko, censurée alors qu’elle exposait ses slogans sur l’immeuble de l’école des Beaux-Arts, à Paris. C’est une blague ? Non.

C'est ironique, quand on est un artiste chinois, d'être censuré en France pour subversion politique. Critiquer Hu Jintao à Pékin, c'est possible.** Mais Nicolas Sarkozy à Paris, ça non, c'est interdit. L'artiste Siu Lan Ko, 33 ans, en a fait les frais hier matin. Son installation a été décrochée en toute hâte de la façade des Beaux-Arts de Paris à la demande de son directeur Henry-Claude Cousseau, alors qu'elle était prévue depuis longtemps dans le cadre de l'exposition Week-end de sept jours. L'œuvre a été jugée trop provocante. Attention, âmes sensibles, nous allons en dévoiler le contenu : Siu Lan Ko a écrit (ô sacrilège) les mots « Travailler », « Gagner », « Plus », « Moins », sur de grandes banderoles noires. C'est tout ? Oui, c'est tout. Juste une référence au slogan bien connu du président français. Son projet peut sembler gratuit, or il est en totale cohérence avec sa démarche artistique : Siu Lan Ko travaille sur les slogans, interroge leur sens, les manipule et les détourne…On l'avait rencontrée en septembre dernier, à Pékin. Découvrant une jeune artiste prometteuse, performeuse engagée, se recouvrant de sang lors des commémorations de Tian'anmen, faisant voyager dans le monde entier des performances subtiles sur le sort des Tibétains – elle a longtemps travaillé au Tibet pour des ONG. Une jeune femme passionnée par les signes, les idéogrammes chinois, les slogans de propagande. Ce qui est paradoxal, c'est qu'elle expose assez facilement à Pékin, où son talent est reconnu, et son travail globalement toléré par les autorités. Mais à Paris, niet. « Le directeur des Beaux-Arts a peur que ça lui cause des ennuis, et que ça nuise au financement public de l'école *», explique Siu Lan Ko. Partenaire de l'expo, la commissaire Clare Carolin (du prestigieux Royal College of Art de Londres) est furieuse. « Mon professionnalisme a été insulté », dit-elle (c'est elle qui avait choisi cette artiste). « On m'a dit que le travail de Siu Lan Ko était trop explosif pour rester in situ et que certains membres de l'école et des personnes du ministère de l'Education s'en offusquaient déjà ». Le directeur des Beaux-Arts a proposé de mettre les banderoles à l'intérieur, où elles troubleraient moins l'espace public. Il se justifie comme il peut, explique que Siu Lan Ko est une étudiante (ou plutôt une ancienne étudiante, qui a passé, il est vrai, quelques semestres aux Beaux-Arts de Paris) et qu'il faut encadrer son travail. La blague ! « Cet incident reflète bien le climat de peur politique dès qu'on touche à Sarkozy en France, et à quel point la liberté d'expression est bafouée dès que des intérêts économiques sont en jeu », constate l'artiste. Venant d'une Chinoise, le coup fait mal. Elle dénonce un geste d'autocensure de la part d'Henry-Claude Cousseau (à sa décharge, il est encore poursuivi pour « diffusion d'images pornographiques de mineurs », à la suite d'une expo organisée en 2000 à Bordeaux sur l'art contemporain et l'enfance, on comprend qu'il soit échaudé). Ebranlée par cette histoire, Siu Lan Ko demande simplement que son œuvre soit raccrochée avant le vernissage de l'expo, samedi, et songe à une action en justice si tel n'est pas le cas.

(* C'est moi qui souligne. C'est quoi, déjà, le ... slogan ? Ah, oui: "autonomie des universités".)
**: Reportage Télérama : Humour noir contre puissance rouge 28 septembre 2009 http://www.telerama.fr/scenes/humour-noir-contre-puissance-rouge,47280.php

vendredi 5 février 2010

Restructuration à KCL, suite

Cette histoire des suppressions de postes à King’s College London me turlupinant, j’ai essayé d’y voir un peu plus clair. Et cette décision incompréhensible du point de vue de la logique scientifique semble prendre une certaine cohérence. Triste cohérence, certes…
Le plan de restructuration de KCL pour sa faculté " Arts et Humanités " , dont font partie entre autres la philosophie (qui " héberge " la linguistique informatique), la paleographie, et semble-t-il au moins une autre filière dont on envisage la fermeture (les Etudes américaines), tout en prévoyant de licencier 22 enseignants-chercheurs, parle d’ouvrir six nouveaux postes dans des " aires d’investissement stratégiques" (http://www.kcl.ac.uk/content/1/c6/06/80/12/AHConsultationDoc.pdf). Parmi elles, une filière’Identité culturelle’ et une filière ‘Culture digitale et visuelle’ (http://leiterreports.typepad.com/).

Or, nationalement, la branche ‘Communication, Culture et Etude des médias’ se trouve avoir la plus forte croissance de financements de recherche pour 2009-10 (http://www.guardian.co.uk/education/table/2009/mar/05/university-funding-research-subjects). Je n’ai pas la moindre idée des sources que recouvrent ces " financements de recherche " (publics ? privés ? les deux ?), ni qui décide de les allouer ici ou là ou sur quels critères, ni de leur importance vitale ou non pour le budget global des universités, mais il est clair qu’au moins de ce point de vue ils définissent certainement une aire " stratégique ".

Le tableau d’ensemble qui en résulte est donc le suivant : quand il s’agit de se restructurer, le " management " de KCL ne définit pas sa propre stratégie en fonction d’enjeux d’excellence scientifique bâtis au fil des années, mais s’adapte à des " stratégies " (tactiques ?) à court terme définis par des sources (de revenu !) politiques ou économiques.

J’espère profondément (mais si peu*…) que ma lecture des choses est faussée par ma connaissance incomplète du système d’enseignement et de recherche anglais, car les " universités de recherche " comme KCL servent de modèle explicite aux réformes en cours en France. Où l’on nous parle de renforcer le " management " administratif des universités** qui définira les stratégies scientifiques des établissements afin de garantir – nous dit-on… -- l’excellence de leur recherche. Au secours !

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* N’ai-je pas lu quelquepart que les universités anglaises dépendaient désormais du Ministère de l’économie ? Je vais essayer de retrouver ma source.
** Le pré-rapport Aghion (v. un post précédent) préconise une gouvernance équilibrée entre " management administratif " et collèges académiques. Mais la loi LRU a drastiquement renforcé le pouvoir administratif, et V. Pécresse ne trouve pas d’actualité un rééquilibrage…

jeudi 4 février 2010

Protestation contre les licenciements d’universitaires à KCL

Licenciement d'universitaires à King's College London (v. mon post 'Autonomie et excellence')
Lisez, faites circuler, et SIGNEZ la pétition :

Pourquoi signer ?
1)parce que d’après nos collègues anglais, c’est efficace
2)parce que c’est important

Certains de mes amis soucieux des évolutions de l’enseignement et de la recherche me répondent " pourquoi signerais-je pour une poignée d’enseignants-chercheurs bien payés dans une fac d’excellence, bien adaptés à un modèle qu’on est en train de nous imposer de force ici, alors que nous nous ramons ? "

Justement.
King’s College London est en effet un de ces fleurons européens qui plaisent tant à nos technocrates (v. sa belle présence dans le pre-rapport Aghion, cf. post précédent) et qui leur servent de modèle, au nom de l’excellence et du développement de recherches " porteuses " pour l’économie.
Que l’on adhère à ce modèle, ou qu’on en dénonce les effets pervers, il est donc vital de regarder ce qui s’y passe en ce moment.

Que s’y passe-t-il ?
- Les méthodes de management technocratique prennent le pas sur la collégialité universitaire voire la légalité (v. détail de la lettre des étudiants, et les lettres de personalités dans la rubrique " Spread the word ": http://www.protectphilosophyjobs.org.uk/#speak) ;
- En période de vaches maigres, on préfère licencier des enseignants-chercheurs que chercher d’autres solutions ;
- L’affaire montre au plus haut point l’hypocrisie du discours sur l’excellence et sur la compétitivité tenus par les technocrates de là-bas ou d’ici :
  • Le département touché (à côté d’autres: http://leiterreports.typepad.com/), celui de philosophie, est " porteur " (linguistique informatique), " interdisciplinaire " (philosophie, informatique, linguistique , logique, modélisation mathématique), " d’excellence " tant en recherche qu’en enseignement (cf. évaluations internes et externes citées dans la lettre des étudiants).
  • Les enseignants-chercheurs touchés sont excellents.
  • Pour prendre le cas le plus emblématique de Shalom Lappin, outre son excellence scientifique, c’est (tiens, tiens…) un esprit brillant, non inféodé à quelque école de pensée, que ce soit dans son domaine scientifique ou dans le domaine politique où il prend régulièrement position.
Ce à quoi on assiste, c’est donc au mieux, l’incompétence scientifique d’une équipe de direction dont la stratégie foule au pied tous les principes de la recherche scientifique de qualité, et il faut le faire apparaître, au pire, une attaque de ce que nos sociétés doivent préserver, excellence ou pas, modèle de gestion anglo-saxon ou pas : la philosophie, les SHS, l’expérimentation transversale, l’indépendance de pensée, la concertation démocratique, la richesse du tissu humain dans l’enseignement et la recherche.
Et parce que KCL fait partie de ce qui sert aujourd’hui de modèle, il est encore plus important de faire entendre à cette occasion à quoi devrait ressembler ce modèle, et ce qu’il ne doit pas être.

Donc, signez!

mardi 2 février 2010

Sautons comme des cabri en disant "l'excellence"

Tiens, à propos du rapport sur l'excellence (future, bien sûr) des universités françaises, une lecture (pour le moins littérale) du Monde, ci- dessous, et surtout, une autre lecture, moins littérale, de Médiapart:
http://www.mediapart.fr/club/blog/christophe-pebarthe/280110/its-economy-stupid-de-lexcellence-des-universites-francaises-se

Pour l'intégralité du rapport Aghion (en pdf):
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3375

Et trois analyses de ce rapport :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3389

Quelques nouvelles du "modèle anglo-saxon":
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?rubrique12

Des pistes pour renforcer la compétitivité des universités françaises
LEMONDE.FR 26.01.10
15h11 • Mis à jour le 26.01.10 15h16
Comment la France peut-elle assurer l'excellence académique et renforcer la compétitivité internationale de son système universitaire ? A cette question, l'économiste Philippe Aghion apporte ses réponses, dans
un rapport d'étape sur l'"excellence universitaire" remis, mardi 26 janvier, à la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse.
Après étude des systèmes universitaires les plus performants dans les divers classements aujourd'hui produits à travers le monde (Shanghaï, Webometrics, Times higher education, etc.), c'est-à-dire essentiellement les universités anglo-saxonnes, le professeur d'économie d'Harvard rappelle le triptyque de l'excellence universitaire : autonomie, moyens et incitations.
Concrètement, pour atteindre l'excellence, un gouvernement doit pouvoir actionner ces trois leviers de façon coordonnée. En même temps, qu'il renforce l'autonomie de ses universités (tant en matière financière et pédagogique qu'en matière de gestion des ressources humaines), il doit accroître les moyens mis à leur disposition de façon significative et développer des "incitations", notamment dans l'attribution des fonds de recherche par appel d'offres.
Si la France a déjà modifié en partie son organisation universitaire dans ce sens, via la mise en place des Agences nationales d'évaluation et de financement de la recherche (loi recherche, 2006) et la loi d'autonomie des universités (LRU, 2007), elle se doit de passer une nouvelle étape, estime Philippe Aghion. Notamment en matière de gouvernance des universités ou des ensembles universitaires. "L'excellence universitaire repose sur la mise en place d'une gouvernance équilibrée entre légitimités exécutive et académique", précise le professeur d'économie d'Harvard.
Ainsi, devraient s'ajouter à un conseil d'administration (CA) resserré, largement composé de personnalités externes - ce qui est aujourd'hui le cas dans les universités françaises - une instance académique (sénat) large, qui conseille le président élu par le CA, ainsi que des comités ad hoc (enseignants-chercheurs internes et externes) qui décident ou non d'entériner les propositions de nominations ou de promotions d'enseignants-chercheurs émanant des départements ou "graduate schools" (où l'on prépare le master et le doctorat aux Etats-Unis).
Absent de l'actuelle loi d'autonomie, cet équilibre a été en particulier demandé par les universitaires afin de limiter les pouvoirs des présidents d'université.
Pour l'instant, Valérie Pécresse écarte toute réécriture de la loi pour rééquilibrer la gouvernance des établissements, car "les universités peuvent mettre en place dans le cadre de la loi actuelle, et si elles le souhaitent, ces sénats académiques".
En revanche, la ministre s'est montrée plus intéressée par la présentation de l'organisation des meilleures universités. Philippe Aghion estime qu'une université d'excellence est avant tout multidisciplinaire, qu'elle offre une formation tant au niveau de la licence qu'au niveau du master et du doctorat (graduate schools), et qu'elle s'organise sur trois "niveaux" : université à la gouvernance affirmée et équilibrée, composantes (écoles, graduate schools) et départements disciplinaires.
Dans le cadre de la préparation de l'appel d'offres lié à la distribution des moyens affectés par l'emprunt national (7,7 milliards d'euros pour dix campus d'excellence), ce schéma d'organisation pourrait être l'un des critères obligatoires de rapprochement des campus candidats.
Philippe Jacqué

lundi 1 février 2010

Autonomie et excellence

Lorsque ces derniers temps des universitaires français protestaient contre les réformes en cours ("autonomie" des universités, réforme des concours d'enseignement et du statut des enseignants chercheurs, etc.), il était de bon ton de leur répondre que seuls les médiocres et les inadaptés (bon débarras) seraient touchés par l'autonomie.
Voici que devenu autonome et en panne de budget, le prestigieux King's College de Londres (c'est dire, il est même cité en place ... royale dans tous les classements d'excellence eux-mêmes cités par notre rapporteur français sur l'amélioration des performances de nos universités françaises) se débarrasse, entre autres, de sa (non moins prestigieuse) paleographie, et d'au moins un brillant philosophe et linguiste, le Pr Shalom Lappin (une liste de publications à faire baver l'Aeres, anciennement professeur visiteur à l'Université d'Illinois à Urbana-Champaign, elle-même dans les meilleures places des classements etc., bref, pas un petit jeune "sans potentiel" ). Sa filière linguistique informatique (tiens, on vante pourtant ce type de filières en prise avec la demande du marché...) est menacée de fermeture.
Mais bien entendu, c'est chez nos voisins anglais, qui, on le sait, ne sont pas comme tout le monde...

Infos:
http://timesonline.typepad.com/dons_life/2010/01/university-cuts-redundancies-and-byebye-palaeography.html#more

http://leiterreports.typepad.com/blog/2010/01/budget-crisis-at-kings-college-london-kcl-firing-senior-faculty-in-philosophy-including-full-profess.html

http://www.facebook.com/home.php#/group.php?gid=277389651575&ref=nf

Lettre de Shalom Lappin
http://gist.github.com/288062

vendredi 29 janvier 2010

Obituary







Je ne sais pas si en ce moment les gens patinent sur le lac, mais les canards et les poissons de Central Park doivent se sentir bien seuls.

mercredi 13 janvier 2010

Seisme

Si vous n'avez rien compris à la télé, une explication technique synthétique et claire sur le séisme d'Haïti -- où est la faille, quel type de séisme, pourquoi probablement personne ne parle de Saint-Domingue ou de Santiago de Cuba:

http://www.slate.fr/story/15623/lexplication-du-seisme-dhaiti

lundi 11 janvier 2010

Hiver

C'est l'hiver, il neige et il fait froid. Même la presse italienne évoque cet événement stupéfiant.
Mais avec quelques jolies photos de Toulouse sous la neige.

http://www.repubblica.it/cronaca/2010/01/10/foto/ondata_di_gelo_le_immagini_dal_mondo-1896924/13/

dimanche 3 janvier 2010

... et l'art de l'entrée en matière

Dès la fin du générique, trois - quatre plans et le ton est posé. Waouh !
Quant à la suite du film, Gary Cooper 'at his best'.