lundi 19 mars 2012

Tristesse et dégoût

Ce matin, à l'heure où l'on accompagnait mon fils à l'école, un homme tirait sur des enfants, à 800m de là, devant une autre école, juive celle-là. Parmi les élèves, le fils de ma buraliste, la nièce de ma fleuriste, les collégiens que je croise à la boulangerie, achetant des bonbons après la classe.
Le même homme, semble-t-il, en quelques jours, a tué Abel Chennouf, 24 ans, Mohammed Legoud, 26 ans, Ibn Ziaten, 30 ans, militaires à Toulouse et Montauban; trois enfants Arieh Alexander ben Eva Hava Malka, Gabriel Isakhar ben Eva Malka et Myriam bat Yaacov (3, 6 et 8 ans) et le père de deux d'entre eux, Yonathan Refael Armand ben Chlomo, professeur au collège Ozar-Hatorah de Toulouse; et grièvement blessé Loïc Liber, 28 ans, militaire guadeloupéen, Montauban, et un lycéen d'Ozar-Hatorah.
A l'école de mon fils, où les élèves étaient confinés pendant les récréations, les maîtresses ont su trouver des mots simples et justes pour leur parler de la tuerie. Mais comment expliquer le racisme et la haine meurtrière à un enfant ? Ce soir, mon fils avait beaucoup de questions, et a eu du mal à s'endormir. Je pense que ses copains, Clément, Sami, Bénédi, David, Hugo, auront eu, eux aussi, du mal à s'endormir. Les enfants d'Ozar-Hatorah, eux, auront du mal beaucoup plus longtemps.

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