mardi 2 février 2010

Sautons comme des cabri en disant "l'excellence"

Tiens, à propos du rapport sur l'excellence (future, bien sûr) des universités françaises, une lecture (pour le moins littérale) du Monde, ci- dessous, et surtout, une autre lecture, moins littérale, de Médiapart:
http://www.mediapart.fr/club/blog/christophe-pebarthe/280110/its-economy-stupid-de-lexcellence-des-universites-francaises-se

Pour l'intégralité du rapport Aghion (en pdf):
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3375

Et trois analyses de ce rapport :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3389

Quelques nouvelles du "modèle anglo-saxon":
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?rubrique12

Des pistes pour renforcer la compétitivité des universités françaises
LEMONDE.FR 26.01.10
15h11 • Mis à jour le 26.01.10 15h16
Comment la France peut-elle assurer l'excellence académique et renforcer la compétitivité internationale de son système universitaire ? A cette question, l'économiste Philippe Aghion apporte ses réponses, dans
un rapport d'étape sur l'"excellence universitaire" remis, mardi 26 janvier, à la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse.
Après étude des systèmes universitaires les plus performants dans les divers classements aujourd'hui produits à travers le monde (Shanghaï, Webometrics, Times higher education, etc.), c'est-à-dire essentiellement les universités anglo-saxonnes, le professeur d'économie d'Harvard rappelle le triptyque de l'excellence universitaire : autonomie, moyens et incitations.
Concrètement, pour atteindre l'excellence, un gouvernement doit pouvoir actionner ces trois leviers de façon coordonnée. En même temps, qu'il renforce l'autonomie de ses universités (tant en matière financière et pédagogique qu'en matière de gestion des ressources humaines), il doit accroître les moyens mis à leur disposition de façon significative et développer des "incitations", notamment dans l'attribution des fonds de recherche par appel d'offres.
Si la France a déjà modifié en partie son organisation universitaire dans ce sens, via la mise en place des Agences nationales d'évaluation et de financement de la recherche (loi recherche, 2006) et la loi d'autonomie des universités (LRU, 2007), elle se doit de passer une nouvelle étape, estime Philippe Aghion. Notamment en matière de gouvernance des universités ou des ensembles universitaires. "L'excellence universitaire repose sur la mise en place d'une gouvernance équilibrée entre légitimités exécutive et académique", précise le professeur d'économie d'Harvard.
Ainsi, devraient s'ajouter à un conseil d'administration (CA) resserré, largement composé de personnalités externes - ce qui est aujourd'hui le cas dans les universités françaises - une instance académique (sénat) large, qui conseille le président élu par le CA, ainsi que des comités ad hoc (enseignants-chercheurs internes et externes) qui décident ou non d'entériner les propositions de nominations ou de promotions d'enseignants-chercheurs émanant des départements ou "graduate schools" (où l'on prépare le master et le doctorat aux Etats-Unis).
Absent de l'actuelle loi d'autonomie, cet équilibre a été en particulier demandé par les universitaires afin de limiter les pouvoirs des présidents d'université.
Pour l'instant, Valérie Pécresse écarte toute réécriture de la loi pour rééquilibrer la gouvernance des établissements, car "les universités peuvent mettre en place dans le cadre de la loi actuelle, et si elles le souhaitent, ces sénats académiques".
En revanche, la ministre s'est montrée plus intéressée par la présentation de l'organisation des meilleures universités. Philippe Aghion estime qu'une université d'excellence est avant tout multidisciplinaire, qu'elle offre une formation tant au niveau de la licence qu'au niveau du master et du doctorat (graduate schools), et qu'elle s'organise sur trois "niveaux" : université à la gouvernance affirmée et équilibrée, composantes (écoles, graduate schools) et départements disciplinaires.
Dans le cadre de la préparation de l'appel d'offres lié à la distribution des moyens affectés par l'emprunt national (7,7 milliards d'euros pour dix campus d'excellence), ce schéma d'organisation pourrait être l'un des critères obligatoires de rapprochement des campus candidats.
Philippe Jacqué

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